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L’IA dans la publicité digitale : enthousiasme réel versus défi des compétences

  • 6 oct.
  • 3 min de lecture
Image générée par IA
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L’adoption de l’intelligence artificielle franchit un cap dans la publicité digitale, redéfinissant les standards de performance, de personnalisation et d’éthique comme le souligne un rapport de l’IAB Europe paru le 18 septembre dernier et dont voici les principaux enseignements.

 

Premier enseignement : l’IA n’est plus un simple outil d’optimisation, elle devient un pilier structurant des stratégies marketing. Selon l’enquête menée auprès de plus de 100 entreprises européennes, près de 85 % des acteurs du secteur utilisent aujourd’hui l’intelligence artificielle dans leurs activités publicitaires, principalement pour le ciblage des audiences et la génération de contenu.

 

Derrière cette adoption massive se profilent à la fois des opportunités majeures de transformation et des défis urgents en termes de gouvernance, de compétences et de conformité.

 

Le rapport souligne une généralisation très rapide des usages de l’IA dans la publicité dans trois grandes familles d’activités :

 

  • Le ciblage algorithmique : segmentation fine, scoring comportemental, personnalisation des messages — autant de tâches que l’IA permet de rendre plus précises et évolutives.

  • La génération de contenus publicitaires : création automatisée de textes, de bannières ou de scripts vidéo via des outils comme ChatGPT ou Synthesia.

  • L’optimisation des campagnes en temps réel : ajustement dynamique des enchères, des formats, ou canaux en fonction des performances observées.

 

Pour les agences et plateformes ad tech, les bénéfices semblent clairs : meilleure efficacité opérationnelle, réduction des coûts de production et amélioration des indicateurs de performance.

 

Si l’enthousiasme est réel, la maturité organisationnelle reste pour le moins contrastée. 68 % des entreprises disposent de politiques générales sur l’usage de l’IA, mais moins de 50 % ont mis en place des directives spécifiques au marketing ou à la publicité. Ce décalage laisse penser que l’implémentation précède souvent la réflexion stratégique. Cela expose les entreprises à des risques multiples : erreurs d’interprétation, manque de contrôle sur les modèles utilisés ou mauvaise gestion des biais. Le manque de gouvernance claire est d’autant plus problématique que l’IA touche à des aspects sensibles — notamment la gestion des données personnelles.

 

Le défi des compétences

 

Le rapport pointe également un élément essentiel : le manque de talents comme principal frein à une adoption responsable. Nombre d’entreprises utilisent aujourd’hui des outils IA “clé en main”, sans en maîtriser les fondements techniques ou les limites méthodologiques. Les fonctions marketing sont particulièrement concernées : peu formées aux principes de l’IA générative, elles peinent à évaluer la fiabilité des contenus produits ou à anticiper les biais induits par les modèles.

 

La montée en compétence devient donc une priorité stratégique, à la fois pour sécuriser les usages internes et pour dialoguer de manière éclairée avec les prestataires ou les régulateurs.

 

Malgré les incertitudes, aucune entreprise interrogée ne prévoit de réduire ses investissements en IA, selon le rapport. Bien au contraire ! La majorité entend les maintenir ou les accroître dans les 12 prochains mois. Ce consensus sur la nécessité d’avancer témoigne d’un basculement : l’IA n’est plus une option, mais une composante centrale de la compétitivité marketing.

 

Vers une IA publicitaire responsable (?)

 

Pour structurer cette transition, plusieurs axes se dessinent :

 

  • Encadrer les usages par des chartes internes : préciser les objectifs, les limites et les critères d’acceptabilité des usages de l’IA.

  • Renforcer la transparence vis-à-vis des utilisateurs : mentionner les contenus générés par l’IA, clarifier les logiques de ciblage.

  • Former les équipes : marketing, juridique, data, tous doivent maîtriser les fondamentaux de l’IA appliquée.

  • Collaborer avec les instances sectorielles pour définir des standards éthiques partagés.

 

L’IA transforme en profondeur les métiers de la pub digitale. Elle permet une personnalisation sans précédent, une automatisation poussée et une réactivité accrue mais cette puissance impose aussi un nouveau devoir de responsabilité.

L’enjeu n’est donc plus d’adopter ou non l’IA, mais de le faire de manière éclairée, structurée et éthique. Aujourd’hui, il est nécessaire d’objectiver les pratiques et de poser les bases d’une gouvernance commune. À mesure que les outils se perfectionnent, les exigences (en matière de transparence, de conformité et de qualité) vont devoir suivre la même trajectoire. Ce n’est pas encore le cas.

 

Référence : The impact of AI on Digital Advertising (IAB) 

 

En savoir plus :

Transformation & Transition numérique - Intelligence artificielle - Intelligences artificielles génératives - Entreprises et technologie - Gouvernance de la Tech - Conférence IA génératives et acculturation - Roadmap technologique - Pilotage de la transformation

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