L’IA améliore l’inclusion numérique des étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur #9
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Dernière mise à jour : il y a 21 heures
L’intelligence artificielle devient un levier majeur pour améliorer l’accessibilité et l’expérience d’apprentissage des étudiants en situation de handicap. Les innovations se multiplient et ouvrent la voie à un enseignement plus équitable. La revue EDUCAUSE Review (septembre 2024) met en avant ces avancées, mais aussi les défis qui persistent.
Dans l’enseignement supérieur, les obstacles à l’inclusion numérique restent nombreux. Pourtant, l’essor des outils d’IA change la donne. Les technologies d’analyse d’images et de langage permettent désormais de générer automatiquement des descriptions pour les visuels. Les étudiants non-voyants ou malvoyants peuvent ainsi accéder plus facilement aux contenus pédagogiques grâce aux lecteurs d’écran. Les outils d’audio-description étendent l’accessibilité aux vidéos et aux supports visuels jusque-là difficiles à consulter. Les solutions de reconnaissance vocale, les traductions instantanées et les interfaces pensées pour les personnes sourdes ou malentendantes renforcent également l’accès aux cours. L’IA offre aussi un soutien précieux aux étudiants présentant un handicap cognitif ou moteur, avec des assistants capables d’aider à la prise de notes, à la structuration des idées ou à l’accompagnement social et organisationnel. Ensemble, ces innovations créent un environnement d’apprentissage plus fluide et moins dépendant des aménagements classiques.
Mais ces progrès de l'IA ne suffisent pas à effacer les obstacles à l'inclusion. La participation des personnes concernées reste trop faible dans la conception des outils. Moins de 7 % des utilisateurs en situation de handicap estiment être correctement représentés dans le développement des produits technologiques. Ce manque de collaboration renforce un double écart : ceux qui pourraient le plus bénéficier des technologies d’accessibilité sont aussi ceux qui rencontrent le plus de difficultés à y accéder, qu’il s’agisse de matériel, de formation ou d’accompagnement humain. L’accessibilité doit être intégrée dès la conception des plateformes d’apprentissage et des contenus pédagogiques. La traiter comme une adaptation a posteriori crée des retards et des exclusions. La question de la fiabilité et de l’éthique reste tout aussi centrale, avec des enjeux de biais, de qualité des résultats et de protection des données personnelles.
Pour progresser, il est recommandé d’impliquer directement les étudiants en situation de handicap dans la conception, le test et l’évaluation des outils numériques. Les établissements doivent former leurs enseignants aux usages de l’IA, comprendre ses apports, ses limites et son articulation avec l’accompagnement humain. Une stratégie institutionnelle d’accessibilité devient indispensable. Elle doit couvrir les infrastructures, les logiciels, les équipements, la formation et le suivi. L’équité d’accès doit rester une priorité : tous les étudiants doivent pouvoir utiliser les innovations IA, quel que soit leur équipement ou leur niveau de maîtrise numérique. Il faut avoir conscience qu'une culture de l’inclusion numérique où l’accessibilité n’est plus un ajout, mais un principe structurant de l’expérience d’apprentissage.
L’IA offre de réelles perspectives pour renforcer l’inclusion dans l’enseignement supérieur des étudiants en situation de handicap. Son potentiel est important. Mais sa réussite dépendra des choix de conception, des politiques d’accompagnement et de l’engagement des institutions. Pour que ces technologies deviennent des solutions concrètes et non des promesses, l’accessibilité et la participation active des étudiants concernés doivent rester au cœur des priorités universitaires.
Source : Educates Review, septembre 2024
A suivre, le 10ème (et dernier) épisode :
Toute la série est disponible sur omestra.com
Une IA presque « parfaite »... Une série à snacker en attendant noël
