top of page

Course aux GPU : qui domine la puissance de calcul mondiale en IA ?

Photo du rédacteur: Olivier MégeanOlivier Mégean

Dernière mise à jour : 27 janv.



2025 : l’IA joue un rôle de plus en plus important dans les économies, les sciences, et même la défense nationale. Les GPU (unités de traitement graphique) sont devenus donc un levier stratégique. Conçus pour le calcul parallèle massif, ces processeurs sont essentiels pour l'entraînement des modèles d'IA, allant des chatbots génératifs comme ChatGPT aux systèmes de reconnaissance faciale en temps réel. Alors que la demande mondiale explose, une véritable course aux GPU s'est engagée, opposant nations et entreprises privées. Qui possède le plus de GPU, et pourquoi est-ce si important ?

 

Les GPU sont un accélérateur de l’innovation technologique …

 

Les GPU sont aujourd’hui indispensables à l’IA moderne. Leur capacité à exécuter des milliards d’opérations en parallèle les rend quasiment incontournables pour les tâches d’entraînement des modèles d’apprentissage profond. Les géants du secteur, comme NVIDIA et AMD, dominent largement le marché des GPU utilisées pour l’IA. Par exemple, NVIDIA détient environ 95 % des parts de marché pour les GPU dans les applications IA (source : Rapport NVIDIA 2023).

 

De facto, les GPU sont devenues un indicateur clé du pouvoir économique et géopolitique. Les pays les mieux dotés en infrastructures de calcul haute performance (HPC) prennent une avance considérable dans le domaine de l’innovation et renforcent leur indépendance technologique.

 

… et un enjeu géopolitique mondial

 

Les États-Unis et la Chine mènent la course mondiale. D’un côté, les États-Unis, avec des entreprises comme NVIDIA, AMD et des infrastructures telles que l’Oak Ridge National Laboratory, concentrent une grande partie de la puissance mondiale en GPU. En 2023, les États-Unis comptaient 150 supercalculateurs, totalisant environ 5,4 millions de TFLOPS (source : TOP500).

 

De l’autre côté, la Chine ne cesse de rattraper son retard, investissant massivement dans ses propres supercalculateurs et dans la production nationale de semi-conducteurs. Avec des infrastructures comme Tianhe-2A et Sunway TaihuLight, la Chine possède environ 230 supercalculateurs représentant 4,9 millions de TFLOPS cumulés. Les restrictions imposées par les États-Unis sur l’exportation de GPU avancées (comme les A100 et H100 de NVIDIA) visent à ralentir sa progression.

 

L’Europe, bien qu’en retrait face aux deux géants, investit dans des projets comme LUMI en Finlande, qui figure parmi les supercalculateurs les plus puissants au monde. L'Union européenne cherche également à réduire sa dépendance en développant ses propres initiatives comme l'European Processor Initiative.

 

 

Dans le grand inventaire mondial, qui possède quoi ?

 

Selon les données issues du classement TOP500, les supercalculateurs sont une mesure indirecte mais révélatrice de la répartition des GPU à travers le monde.

 

Voici une synthèse des capacités par nation :

 

Pays

Nombre de Supercalculateurs

Puissance cumulée (TFLOPS)

Fabricants principaux

États-Unis

150

5,4 millions

NVIDIA, AMD

Chine

230

4,9 millions

NVIDIA, Huawei, SMIC

Europe

120

2,3 millions

NVIDIA, AMD

Japon

40

0,6 million

Fujitsu, NVIDIA

 

 

A côté des supercalculateurs publics, les entreprises privées possèdent également des quantités massives de GPU.

 

OpenAI, Google et Amazon AWS disposent de centres de données capables de soutenir des projets d’IA à une échelle gigantesque. Google DeepMind, par exemple, utilise des milliers de TPU (processeurs spécialement conçus pour l’IA), en complément des GPU traditionnels.

 

Les GPU sont au cœur des enjeux d’aujourd’hui : puissance, dépendance et environnement

 

Goulets d’étranglement et souveraineté

 

La pénurie mondiale de semi-conducteurs, exacerbée par la pandémie de COVID-19, a révélé la dépendance critique de nombreuses nations vis-à-vis des fabricants asiatiques. Taïwan, grâce à TSMC, reste le leader incontesté dans la fabrication de puces, ce qui en fait un acteur central mais vulnérable en raison des tensions géopolitiques avec la Chine.

 

Des pays comme l'Inde et l'Union européenne lancent des initiatives pour accroître leur souveraineté numérique. En Europe, le plan "Chips Act" ambitionne de produire 20 % des semi-conducteurs mondiaux d'ici 2030.

 

Impact environnemental sévère

 

L'utilisation massive de GPU a un coût environnemental élevé. Les centres de données nécessitent d’énormes quantités d’énergie et de refroidissement. Les supercalculateurs consomment souvent plusieurs mégawatts par an (ce qui équivaut à la consommation énergétique de petites villes).

 

Des initiatives visant à améliorer l'efficacité énergétique des GPU sont en cours. L’enjeu est considérable. NVIDIA, par exemple, travaille sur des architectures plus économes, et des pays comme la Suède et la Norvège tirent parti de leur énergie renouvelable pour alimenter en électricité leurs centres de données.

 

Sommes-nous entré dans une nouvelle guerre froide technologique ?


Il est clair que la concentration de GPU dans certaines nations reflète des priorités stratégiques qui façonnent l'équilibre mondial. Alors que les États-Unis et la Chine continuent de s’affronter pour le leadership technologique, d’autres pays (nous) cherchent à accroître leur indépendance tout en naviguant dans un paysage de plus en plus compétitif.

 

Alors que la puissance de calcul est une force motrice de l'innovation en intelligence artificielle, elle pourrait également devenir une source de fracture mondiale. Les prochaines années détermineront si la collaboration internationale peut atténuer ces tensions ou si une course aux GPU, comparable à la course aux armements du XXe siècle, s'intensifie davantage.

 

A suivre ….

 

 

En savoir plus :

Transformation & Transition numérique - Intelligence artificielle - Intelligences artificielles génératives - Entreprises et technologie - Gouvernance de la Tech - Conférence IA génératives et acculturation - Roadmap technologique - Pilotage de la transformation

© 2025 omestra - Tous droits réservés. Mentions légales

  • LinkedIn
bottom of page