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  • Photo du rédacteurOlivier Mégean

Intelligences artificielles et journalisme, des liens de plus en plus étroits !

Dernière mise à jour : 16 avr.

L’agence Associated Press vient de publier le rapport «Generative AI in Journalism », une enquête menée auprès de professionnels de l’industrie des médias qui révèle que 73,8% des répondants ont indiqué que leur organisation avait déjà utilisé l'IA générative sous une forme ou une autre.  Ce qu’il faut en retenir …

 



L'émergence de l'IA générative influence profondément les pratiques de création et de consommation des médias. Nous vivons actuellement le début d’une vague très puissante dont les effets sont encore mal mesurés (euphémisme).

 

Quel avenir pour le travail journalistique ?

 

L'IA générative transforme la structure et l'organisation du travail journalistique. Son utilisation est courante dans la production de contenu et la collecte d'informations notamment. Le rapport d’AP constate plusieurs facteurs d’impact de l’IA.

 

En premier lieu, une transformation de la structure du travail. L'introduction de l'IA générative dans le journalisme modifie les rôles et les responsabilités au sein des rédactions. De nouvelles compétences, comme les spécialistes des prompts ou les éditeurs spécialisés en IA, commencent à apparaître pour gérer efficacement ces nouveaux outils.

 

Évidemment, ces technologies facilitent la création de contenu mais elles nécessitent également de nouvelles compétences pour la gestion et la vérification des informations produites (les erreurs de ChatGPT 4, de moins en moins nombreuses, n’ont pas encore totalement disparu).

 

Le rapport met en lumière le fait que l'IA est couramment utilisée pour générer des articles, des résumés et même des contenus multimédias (photos et vidéos). Dans le détail, on parle ici de création automatisée de titres, de publications sur les réseaux sociaux, et d'autres formes de communication écrite.

 

Les outils d'IA aident également à la collecte et à l'organisation des données et des informations, permettant aux journalistes de se concentrer sur des tâches plus analytiques ou créatives. Les systèmes d'IA peuvent également servir à filtrer et à prioriser les informations en fonction de leur pertinence.

 

D’une manière générale, l’IA contribue significativement à l’amélioration de l'efficacité.

 

Défis et opportunités :

 

La dépendance croissante à l'égard de l'IA générative soulève des questions sur la pérennité de certains emplois pour les rôles traditionnels dans le journalisme. Beaucoup considèrent aujourd’hui l'IA comme un complément plutôt qu'un remplacement.

Dans ce contexte, il est indispensable de mettre en œuvre des formations adaptées pour les journalistes afin qu'ils puissent utiliser efficacement ces technologies tout en maintenant les normes éthiques et qualitatives du journalisme.

 

Considérations éthiques

 

·      Un contrôle humain adéquat est essentiel pour s'assurer que les contenus générés par IA respectent les normes journalistiques. L'absence de contrôle peut entraîner la diffusion d'informations non vérifiées ou incorrectes.

 

·      L'IA peut générer des informations qui semblent plausibles mais qui sont inexactes ou trompeuses. La vérification des faits reste donc une priorité pour prévenir la diffusion de fausses informations.

 

·      L'IA générative travaille à partir de données existantes qui peuvent contenir des biais historiques ou culturels. Ces biais peuvent se refléter dans les contenus générés, perpétuant ou exacerbant les stéréotypes ou les inégalités.

 

Pour que le journalisme reste une source fiable d'information, il est crucial que toute utilisation de l'IA dans ce domaine soit menée avec une éthique rigoureuse. Cela implique la transparence sur l'utilisation de l'IA et l'engagement à corriger rapidement les erreurs propagées par les systèmes automatisés.

 

Pour cette raison, les organisations de presse sont encouragées à développer des lignes directrices claires pour l'utilisation de l'IA, définissant quand et comment les outils génératifs peuvent être utilisés de manière responsable. Ces chartes d’usages doivent être constamment révisées et adaptées à mesure que la technologie évolue. En France, plusieurs médias ont pris position au sujet de l’utilisation de l’IA avec la mise en place de chartes d’usages des IA dans leur organisation. On peut citer, par exemple, Le Monde (13 mars 2024), Les Echos – Le Parisien (24 mai 2023), Le Figaro (12 décembre 2023), Agence France Presse (Charte des bonnes pratiques éditoriales et déontologiques – 18 septembre 2023 – section VIII), France Télévision (27 septembre 2023), ….

 

Le rapport insiste sur le fait que les journalistes doivent être formés non seulement à l'utilisation efficace de l'IA mais aussi à la reconnaissance et à la correction des biais. Une compréhension profonde des outils utilisés est nécessaire pour maintenir l'intégrité journalistique. Le besoin de formation est massif et concerne toute la profession !

 

Il est crucial d'aborder les défis éthiques posés par l'IA dans le journalisme pour préserver la qualité et la fiabilité de l'information dans l'ère numérique. Ces considérations sont essentielles pour s'assurer que l'intégration de l'IA dans le journalisme renforce plutôt qu'elle ne compromette la mission d'informer le public avec précision et impartialité.

 

Quelles perspectives pour l’information journalistique ?

 

Selon le rapport, il est indispensable d'adapter et de renforcer les cadres réglementaires, les pratiques professionnelles et les programmes de formation pour intégrer efficacement intelligence artificielle et journalisme.

 

Il est crucial d'établir des normes précises pour l'utilisation de l'IA dans le journalisme, avec notamment des politiques qui définissent clairement les limites et les conditions d'utilisation des technologies génératives (comme c’est le cas dans plusieurs médias français). Par ailleurs, les organisations doivent travailler avec les régulateurs pour développer des cadres légaux qui soutiennent l'innovation tout en protégeant le public contre les risques liés à l'IA, comme la désinformation et les atteintes à la vie privée.

 

Les rédactions doivent donc mettre en place des systèmes de contrôle pour évaluer l'efficacité de l'IA et identifier rapidement les erreurs ou les biais dans le contenu généré.

 

La transparence est totalement indispensable !

 

Informer le public de l'utilisation de l'IA dans la production de contenu est essentiel pour maintenir la confiance. Il s’agit de rendre systématiquement public tous les cas où l'IA a été utilisée pour générer ou modifier des informations.

 

Les journalistes doivent donc être formés non seulement sur les aspects techniques de l'IA mais aussi sur ses implications éthiques afin de comprendre et contrôler les outils qu'ils utilisent. Avec l'augmentation rapide du contenu généré par IA, la capacité à vérifier rapidement et efficacement ce contenu devient encore plus crucial.

 

Le fact checking devient central !

 

Les IA génératives sont également un formidable outil à la disposition des journalistes.

Elles peuvent permettre d’automatiser les tâches routinières et répétitives. On peut également utiliser l'IA pour explorer de nouvelles manières de présenter l'information, comme la personnalisation des contenus pour les lecteurs ou l'utilisation de formats multimédias enrichis.

 

Le rapport d’AP insiste sur la nécessité pour les organisations de presse d'adopter une approche proactive et réfléchie dans l'intégration de l'IA, en veillant à ce que ces technologies soient utilisées de manière à renforcer les principes du journalisme tout en tirant parti de leurs capacités pour innover et améliorer l'efficacité opérationnelle.

 


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